Les Peelings: Comment faire peau neuve, en limitant les risques?

INTRODUCTION

Les peelings sont les actes les plus réalisés par les dermatologues. Il existe 3 types de peeling :

–          Les peelings doux, superficiels à l’acide glycolique

–          Les peelings moyens au TriChlorAcétique (TCA)

–          Les peelings forts au phénol

 

Historique :

L’acide glycolique fait partie de la famille des AHA (alpha-hydroxy-acides) qui sont connus pour leurs propriétés hydratantes et kérato-régulatrices qui permettent ainsi d’améliorer le teint et la rugosité cutanée.

Les AHA occupent une place importante en cosmétique et ceci dès les années 1980 au point qu’ils sont devenus aujourd’hui une référence.

Ils sont capables de retenir l’eau dans la couche cornée et ont des vertus hygroscopiques et plastifiantes.

Les AHA d’origine naturelle peuvent être d’origine endogène ou exogène.

-Origine endogène : fabriqués par le corps humain (notamment durant des exercices musculaires, leur activité étant contrôlée par des antagonistes alpha-acétoxyacide), ils sont présents dans la peau (couche cornée, film hydrolipidique).

-Origine exogène : ils proviennent de l’alimentation, sont présents dans de nombreux fruits, le miel, le sucre de canne, ou suite à des processus de fermentation (lait).

 

Les AHA ont donc des propriétés hydratantes. Grâce au travail et à la publication de Van Scott dans les années 1970 des propriétés kérato-régulatrices ont été mises en évidence.

En effet, en étant capable de modifier la cohésion des cornéocytes et d’accélérer le processus de desquamation, les AHA peuvent accélérer le renouvellement de l’épiderme. Et à de fortes concentrations, ils peuvent provoquer une épidermolyse.

Depuis cette mise en évidence, l’intérêt pour les AHA n’est plus uniquement lié à leurs simples propriétés hydratantes mais aussi et surtout leur rôle pour traiter des infections dermatologiques en lien avec les troubles de kératinisation (ichtyoses, hyperkératoses, acné etc.).

Il n’y avait plus qu’un pas à faire pour passer des hyperkératoses pathologiques à un trouble de kératose plus naturelle et physiologique qui est le vieillissement cutané.

 

MODE ACTION :

Les AHA ont des actions au niveau de l’épiderme et du derme.

Au niveau de l’épiderme, les AHA ont une influence sur l’hydratation et la cohésion cellulaire. De part leur nature chimique, les AHA affaiblissent les forces de cohésion entre les cornéocytes facilitant ainsi la desquamation, de plus de part leurs propriétés hygroscopiques et plastifiantes, ils participent à la régulation de l’hydratation. Enfin, de part leur pH acide, ils contribuent à la dissolution des ponts d’attache entre les cellules fragilisant encore la cohésion des cornéocytes.

D’autre part, d’autres propriétés ont encore été démontrées telles que la stimulation de production des GAG (glycoaminoglycanes), action sur les mélanocytes avec un effet dépigmentant, accélération du renouvellement épidermique, action anti-oxydante etc.

On le voit donc, les AHA du fait de la multiplicité de leurs actions sont capables d’agir sur de nombreux paramètres du vieillissement :

-diminution hyperkératinisation de surface,

-accélération renouvellement épidermique,

-flexibilité couche cornée,

-synthèses GAG (acide hyaluronique par ex.)

-contrôle pigmentation.

 

Actions non simultanées et relevant de mécanismes d’actions différents.

Au niveau du derme, ils agissent sur plusieurs composants :

-stimulation production substance fondamentale (GAG, acide hyaluronique, collagène, fibres élastiques etc.).

 

Les AHA sont donc dotés de propriétés sur la majeure partie des constituants du derme. Effets dépendants du choix des AHA et de leur concentration.

 

CHOIX DE L’ACIDE GLYCOLIQUE :

 

Acide à chaine courte, meilleure pénétration ; acide à chaine longue comme l’acide glycolique, action plutôt hydratante (kératorégulatrice).

Si mélange sous forme acide, action plus marquée sur la cohésion cellulaire. Mais attention plus la solution est acide, plus la concentration est élevée, plus le risque d’irritation augmente, c’est pourquoi besoin de neutraliser partiellement le AHA ou travailler dans solution tampon. Pour rappel, pH de la peau compris entre 4,2 et 5,6.

 

LES PRODUITS SUR LE MARCHE

Plusieurs Laboratoires proposent des peelings à l’acide glycolique et sont déjà sur le marché, nous présenterons ci-dessous que les plus connus après enquête auprès de professionnels de santé (dermatologues, pharmaciens, médecins esthétiques):

 

Ø  NEOSTRATA® :

Leader sur le marché des peelings superficiels

Gamme professionnelle : Neostrata® Skin Rejuvenation System, composée de 4 peeling à différents pourcentages : 20%, 35%, 50% et 70% conditionnés dans des flacons à capsule levier de 59 ml.

 

Ø  GLYTONE® :

Pierre Fabre® Dermo Cosmétique

Gamme professionnelle disponible en 2 formats : en gel (flacon à capsule disque de 40 ml à 30%, 50%, 70%) ou lingette (30, 40, 50, 60 et 70%).

DM de Classe I

 

Ø  GLYKOPEEL® :

Laboratoires Filorga®

Gamme professionnelle disponible sous forme de 3 concentrations d’acide glycolique : 20, 50 et 70%. Produits conditionnés dans flacons à capsule levier de 60 ml.

 

Ø  TEOSYAL PEEL® :

Gamme professionnelle disponible en gel (flacon à capsule disque de 40 ml à 25 %, 30%, 50%, 70%).

Gamme patiente disponible en crème RADIANT NIGHT PEEL® 15 ET 10 % vendues en pharmacie

 

Ø  MENE & MOY® :

Gamme professionnelle disponible en 5 coffrets de traitement complet.

Gamme pharmacie extrêmement variée

 

D’autres crèmes cosmétiques contiennent des AHA à de faibles doses dans des gammes comme Avène®, la Roche Posay®, Roc®, Caudalie®, Nuxe®, Uriage®,… et bien d’autres marques.

Mais l’effet de ces cosmétiques n’a rien de comparable avec l’effet des peelings, et ce du fait de la concentration en acide de fruits.

Mode d’action :

 

Les AHA ont des actions au niveau de l’épiderme et du derme.

Au niveau de l’épiderme, les AHA ont une influence sur l’hydratation et la cohésion cellulaire. De part leur nature chimique, les AHA affaiblissent les forces de cohésion entre les cornéocytes facilitant ainsi la desquamation, de plus de part leurs propriétés hygroscopiques et plastifiantes, ils participent à la régulation de l’hydratation. En fin, de part leur pH acide, ils contribuent à la dissolution des ponts d’attache entre les cellules fragilisant encore la cohésion des cornéocytes.

D’autre part, d’autres propriétés ont encore été démontrées telles que la stimulation de production des GAG (glycoaminoglycanes), action sur les mélanocytes avec un effet dépigmentant, accélération du renouvellement épidermique, action anti-oxydante etc.

 

On le voit donc, les AHA du fait de la multiplicité de leurs actions sont capables d’agir sur de nombreux paramètres du vieillissement :

-diminution hyperkératinisation de surface,

-accélération renouvellement épidermique,

-flexibilité couche cornée,

-synthèses GAG

-contrôle pigmentation.

Actions non simultanées et relevant de mécanismes d’actions différents.

 

Au niveau du derme, ils agissent sur plusieurs composants :

-stimulation production substance fondamentale (GAG, acide hyaluronique, collagène, fibres élastiques etc.).

 

Les AHA sont donc dotés de propriétés sur la majeure partie des constituants du derme. Effets dépendants du choix des AHA et de leur concentration.

 

UN PEELING A L’ACIDE GLYCOLIQUE OUI MAIS POUR QUI ?

Il est indiqué pour l’atténuation de certains signes d’héliodermie tels que :

-l’éclat du teint,

-les rides et ridules,

-les troubles pigmentaires (dont taches pigmentaires superficielles, mélasma),

-les lésions rétentionnelles tels que kystes et milium,

 

Ainsi que pour le traitement de:

-cicatrices (dont cicatrices modérées d’acné).

-acné modérée de l’adulte

 

Contre-indications au PEELINGS:

-administré à des personnes présentant une hypersensibilité connue à l’acide glycolique ou tout autre composant de la formule,

-Traitement par iso-trétinoïne terminé moins de 6 mois auparavant

-administré à des enfants,

-administré à des femmes enceintes ou allaitant,

-administré à des personnes présentant des lésions ou affection dermatologiques inflammatoires et/ou infectieuses,

-administré à des personnes ayant subi une intervention chirurgicale sur la zone à traiter depuis moins de 6 mois,

-injecté,

-être utilisé dans la zone péri-orbitaire (patte d’oie, cerne, paupière).

 

Il est contre-indiqué :

– de réaliser une épilation ou une électrolyse sur la zone traitée au minimum une semaine avant le traitement, ainsi que de raser la zone concernée 4 heures avant le traitement.

– de réaliser un peeling après la prise de rétinoïde ou de toute substance potentiellement irritante.

 

CONCLUSION

 

A usage professionnel exclusif pour des concentration supérieure à 15 %. Les peelings doivent être utilisés par des praticiens ayant reçu une formation spécifique à la technique d’utilisation.

La première consultation détermine les souhaits du patient, et permet de ne pas le décevoir par des attentes irréalistes quant au résultat. La sélection rigoureuse des patients et des concentrations en acide glycolique permettra au praticien de réduire les risques d’effets secondaires et d’insatisfaction esthétique.

L’examen clinique va prendre en compte un certain nombre de variables de la peau, qui vont interférer dans la pénétration du peeling : la couleur de la peau, la séborrhée, l’épaisseur, la laxité, la fragilité, le phototype selon Fitzpatrick, l’héliodermie selon Glogau. La profondeur et le résultat d’un peeling dépendent de sa concentration, du nombre de couches appliquées, du temps de pose, du type de peau, de la préparation pré-peeling et des soins à domicile.

Les produits peelings sont administrés de façon topique pour un temps court, de l’ordre de quelques minutes, avant l’application du neutralisant qui arrête immédiatement l’effet de l’acide glycolique.

 

 

Le peeling à l’acide glycolique est un peeling doux c’est-à-dire un peeling des couches superficielles de la peau.

Le désavantage est qu’il demande plusieurs séances de traitement mais l’avantage est qu’il n’entraine pas d’éviction sociale ou professionnelle étant donné l’absence ou le caractère mineur d’apparition de rougeur et de desquamation de la peau du patient.

 

 

 

RESUME DES ETUDES CLINIQUES SUR CES PRODUITS :

 

Van Scott et Yu : 1ers résultants probants sur rides moyennes.

Application pendant 1 an d’acide glycolique et lactique à des concentrations de 5 à 15% en solutions ou crèmes chez des sujets porteurs de kératoses faciales.

Constat d’un affaissement des rides fines ou moyennes.

 

Mylius-Ridge : 21 patients utilisant solution lactate d’ammonium à 12%, 2 fois par jour (hémi-visage versus crème habituelle sur l’autre hémi-visage).

Atténuation visible des rides et ridules de la patte d’oie sur le coté traité chez 15 patients sur les 21 et chez 8 patients une amélioration de la souplesse cutanée.

 

Pauwels et al ; étude de Gibson : 90 sujets avec lactate d’ammonium à 12%, appliqué 2 fois par jour.

Amélioration des signes d’héliodermie chez 90% des sujets après 4 mois de traitement (contre moins de 20% dans groupe placebo).

 

Ditre et al en 1996 : étude clinique et histologique, 6 mois de traitement avec acide lactique, glycolique et/ou citrique à 25% en solution 2 fois par jour.

Augmentation moyenne de 25% de l’épaisseur cutanée et modifications histologiques.

 

Piérard  et al ; étude ouverte réalisée en 1994 ; examen des effets d’une préparation topique à 12% d’acide glycolique appliquée sur la région temporo-malaire.

Diminution significative de la profondeur des rides dès le 3ème jour même si différence avec le témoin ne s’accroit par la suite.

Pour Smith, les AHA ont des effets immédiats (exfoliation) et à long terme (lissage de surface, diminution épaisseur cutanée, gain fermeté).

 

Stiller et al ; étude comparative sur les effets des AHA sur les signes spécifiques de l’héliodermie chez 67 patients entre 8% d’acide glycolique et 8% d’acide L lactique.

Amélioration globale de l’ensemble des signes cliniques avec les 2 AHA.

 

Bernstein et al ; effet de l’acide citrique à 20% sur l’épaisseur de l’épiderme vivant (2 fois par jour pendant 4 mois).

Augmentation globale de 16 ,3%, 62% des GAG.

 

En conclusion, toutes ces publications démontrent bien l’action des AHA sur des signes de vieillissement cutané ou maladies de la peau. De plus, il est également à souligner qu’au cours de ces études, il y a eu une bonne tolérance générale des préparations utilisées.

 

 

ANNEXES

 

1.      A. Gougerot-Schwartz ; « Alpha-hydroxyacides et vieillissement cutané » ; Encyclopédie Médico-Chirurgicale 50-160C-12.

2.      M.C. Martini ; « Ingrédients actifs en cosmétologie » ; Encyclopédie Médico-Chirurgicale 50-120A-10.

Protocole étude de faisabilité « Évaluation de l’efficacité et de la sécurité d’emploi des produits de la gamme de peeling

 

 

 

 

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